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réglementation des médicaments pour le rucher

Aujourd’hui, nous allons plonger dans un sujet qui peut sembler un peu technique, mais qui est essentiel afin de garantir la santé de nos colonies d’abeilles : le respect de la réglementation sur les médicaments pour le rucher.

Comprendre la notion de médicament

Avant d’entrer dans le vif du sujet, il est essentiel de comprendre ce qu’est réellement un médicament dans le contexte apicole. Souvent, on réduit le médicament à une spécialité pharmaceutique. Cependant, la réalité est plus complexe. En effet, tout produit utilisé à des fins de traitement, même s’il ne laisse pas de résidus, est considéré comme un médicament. Il doit donc respecter les réglementations prévues à cet effet. Même un extrait végétal, s’il est associé à une allégation thérapeutique, est alors considéré comme un médicament.

Prescription et utilisation responsable des médicaments pour le rucher

Les règles de prescription, de délivrance, et d’utilisation des médicaments pour le rucher sont primordiales afin d’assurer la santé des abeilles. L’ordonnance joue aussi un rôle clé en sécurisant l’usage du médicament et en adaptant la prescription à chaque cas particulier, offrant des conseils inestimables. Il est également important de souligner qu’il est strictement interdit d’administrer des substances non autorisées aux animaux, dont les produits sont destinés à la consommation humaine.

Autorisation de mise sur le marché

Aucun médicament vétérinaire ne peut être mis sur le marché sans avoir préalablement obtenu une autorisation de mise sur le marché (AMM) délivrée par l’autorité compétente. Cette autorisation prend en compte la qualité pharmaceutique des substances, la sécurité pour les espèces cibles, les utilisateurs, les consommateurs, les espèces non cibles, ainsi que l’impact sur l’environnement. De plus, elle exige également que l’efficacité soit démontrée sur le terrain, en utilisant des groupes témoins de ruches non traitées.

Cas particulier : les médicaments contre Varroa destructor

En France, les médicaments de lutte contre Varroa destructor ont une AMM en apiculture. Ceux-ci sont exceptionnellement dispensés d’ordonnance pour leur délivrance, mais ne sont pas en vente libre. Leur distribution est assurée par les ayants droit de la pharmacie vétérinaire, comme par exemple des vétérinaires, des pharmaciens ou encore des groupements apicoles porteurs d’un programme sanitaire d’élevage.

Il est essentiel que les apiculteurs suivent les règles attentivement. Non seulement cela garantit la santé de nos abeilles, mais aussi la qualité des produits apicoles destinés à la consommation humaine. En respectant la réglementation sur les médicaments pour le rucher, nous contribuons à la préservation de ces merveilleux insectes et à la pérennité de l’apiculture. Alors, restons cool, mais professionnels, dans notre engagement pour la santé des abeilles !

Voici un tableau récapitulatif des produits utilisés en apiculture pour le traitement contre le varroa de l’abeille

NOM DEPOSEDispositif et Matière ActiveVoieDoseDuréeTemps d’Attente Miel (jours)
APIVAR NDLanières imprégnées de 500 mg d‘amitrazExterne2 lanières par colonie6 à 10 semaines0
APITRAZ NDLanières imprégnées de 500 mg d‘amitrazExterne2 lanières par colonie6 semaines0
APISTAN NDLanière contenant 0,8 g de tau-fluvalinateExterne2 lanières par colonie6 à 8 semaines0
BAYVAROL NDLanière contenant 275 mg de fluméthrineExterne4 lanières par colonie4 à 6 semaines0
POLYVAR YELLOWLanière 15 trous contenant 3,6 mg de fluméthrine (trou de vol)Externe2 dispositifs par ruche9 semaines (maxi 16 sem)0
APIGUARD NDBarquette de gel contenant du thymolExterne2 barquettes en tout par colonie1 barquette puis une autre à 15 jours d’intervalle0
THYMOVAR NDPlaquette imprégnée de thymolExterne2 plaquettes en tout par colonie1 plaquette tous les 21/28 jours0
APILIFE VAR NDÉponge imprégnée de 15 g de thymol + menthol, camphre et eucalyptusExterne4 plaquettes par colonie1 plaquette tous les 7 jours0
API BIOXAL NDPoudre à 886 mg/g d’acide oxalique dihydratéÉgouttement ou sublimation3,5g/ colonie en égouttement, 2,3g/ colonie en sublimationTraitement unique (2 par an en égouttement et 1 en sublimation)0
MAQS NDGel contenant 68,2g d’acide formique par bande de 148gExterne2 bandes par colonie7 jours0
VARROMED NDLiquide contenant 5mg d’acide formique et 44 mg d’acide oxalique dihydraté/ mlÉgouttement sur les abeilles15 ml/ 5000 abeilles5 à 9 fois selon saison et infestation0
OXYBEE NDAcide oxalique Poudre et solution (différents dosages)Poudre et solution pour dispersion5-6 ml de la dispersion par espace intercadre occupé par des abeilles. Ne doit pas dépasser 54 ml.1 fois0
FORMICPRORubans imprégnés de 68,2g d’acide formique par bandeExterne2 rubans par ruche7 jours0

Ces informations vous aideront à choisir le traitement approprié pour vos ruches.
N’oubliez pas de toujours suivre les instructions spécifiques pour chaque produit ainsi que de prendre en compte les temps d’attente pour la récolte du miel.

Il est essentiel de comprendre les pratiques interdites en matière d’utilisation de médicaments dans l’apiculture.

Voici quelques exemples de ce qu’il ne faut pas faire :

1. Utilisation de médicaments destinés à d’autres espèces

Il est interdit de se faire prescrire et d’utiliser des spécialités destinées à d’autres espèces, alors qu’il existe un médicament avec une autorisation de mise sur le marché (AMM) spécifique pour les abeilles et pour l’indication visée. Le respect de l’AMM est fondamental afin de garantir la sécurité des abeilles.

2. Utilisation de produits de traitement sans AMM

Il est également interdit de se faire prescrire et d’utiliser des produits de traitement, y compris ceux qui répondent à la définition de médicament en raison de leurs attentes thérapeutiques, sans avoir obtenu une AMM. Cela inclut les produits phytosanitaires et les matières premières comme par exemple le Thymol, l’Acide formique, et l’Acide oxalique.

3. Utilisation de médicaments sans LMR définie pour le miel

Il est important de ne pas utiliser des médicaments contenant une substance pour laquelle il n’y a pas de Limite Maximale de Résidus (LMR) définie pour le miel. Cela garantit ainsi la sécurité des produits apicoles destinés à la consommation humaine.

4. Importation de médicaments non autorisés en France

Il est également interdit d’importer un médicament autorisé dans un autre pays européen ou en dehors de l’Europe, mais qui n’est pas autorisé en France, sans demander l’autorisation à l’Agence nationale du médicament vétérinaire (ANMV). Même si le médicament contient la même substance active, il doit respecter les procédures d’autorisation en vigueur en France.

5. Utilisation de préparations

Il est déconseillé de se faire prescrire et d’utiliser des préparations lorsque des médicaments avec AMM spécifiques pour les abeilles et pour l’indication visée sont disponibles.

6. Respect des recommandations et posologie

L’utilisation de médicaments vétérinaires doit se faire en respectant les recommandations, la posologie, ainsi que les durées de traitement spécifiées. Cela inclut la façon dont les traitements sont appliqués, comme par exemple l’utilisation appropriée de lanières, leur retrait au bon moment, et d’autres indications spécifiques.

Conséquences du non-respect de la réglementation

Tout apiculteur est susceptible d’être contrôlé en matière de pharmacie d’élevage. En cas de non-respect des règles, des mesures administratives sévères peuvent être prises, notamment la séquestration et la destruction des animaux et des produits, ainsi que la mise sous surveillance de l’exploitation, aux frais de l’apiculteur. De plus, le non-respect de la réglementation constitue un délit passible de sanctions graves, notamment des amendes considérables et même des peines de prison.

Importance de la réglementation

Il est primordial de comprendre que les médicaments en apiculture ne sont pas des denrées de consommation courante. Leur utilisation doit être encadrée, et le respect de la réglementation est essentiel, en particulier lorsque des denrées alimentaires sont produites. La tenue d’un registre d’élevage assure la traçabilité des traitements et interventions, contribuant ainsi à la sécurité et à la pérennité de l’apiculture.

La réglementation sur les médicaments pour le rucher garantit la sécurité et l’efficacité des produits : la pharmacovigilance. Cette étape intervient après l’obtention de l’AMM (Autorisation de Mise sur le Marché) et les règles de prescription, constituant ainsi le troisième dispositif de sécurisation de l’usage du médicament.

Pharmacovigilance : une surveillance constante

L’AMM est initialement accordée pour une période de 5 ans, puis renouvelée sans limitation de durée après réévaluation du rapport bénéfice/risque. Cette réévaluation est cruciale, car elle permet de prendre en compte de nouvelles informations objectives qui peuvent émerger pendant les cinq années écoulées. Les experts évaluent constamment la sécurité et l’efficacité des produits à la lumière des données les plus récentes.

Déclaration d’effets indésirables et d’efficacité insuffisante

La pharmacovigilance vétérinaire repose sur la déclaration d’effets indésirables ou d’efficacité insuffisante des médicaments.
Cette déclaration est un processus essentiel. Elle peut être effectuée par toute personne, qu’il s’agisse d’un vétérinaire, d’un TSA (Technicien Sanitaire Apicole), ou d’un apiculteur.

Lorsqu’un effet indésirable ou une efficacité insuffisante est observé, il est important de tous consigner afin de créer un dossier bien documenté. Ces informations sont cruciales afin d’identifier d’éventuels problèmes liés au médicament. Les données recueillies peuvent parfois conduire à des actions importantes, comme par exemple la modification de l’AMM des médicaments ou même la suspension de cette autorisation.

Contribuer à l’amélioration de la réglementation

La déclaration de pharmacovigilance peut également contribuer à améliorer le Résumé des Caractéristiques du Produit (RCP) des médicaments.
Cette amélioration permet une meilleure compréhension des utilisateurs ainsi qu’une utilisation plus sécurisée des produits.

En somme, la pharmacovigilance joue un rôle crucial dans le maintien de la sécurité et de l’efficacité des médicaments apicoles. C’est un outil puissant pour les apiculteurs, les vétérinaires, et tous ceux qui veillent à la santé des abeilles. En signalant les problèmes potentiels, nous contribuons à préserver nos précieuses colonies ainsi qu’à garantir la qualité des produits apicoles.

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