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le registre d’élevage d’une ruche : un outil clé

Si vous êtes apiculteur – professionnel ou amateur – et que vous donnez ou commercialisez vos produits de la ruche, la réglementation impose de tenir un registre d’élevage apicole. Contrairement au cahier de miellerie qui trace la production de miel et des produits de la ruche, le registre d’élevage se concentre sur le suivi sanitaire de ses colonies d’abeilles. Il permet de suivre l’évolution et l’état de vos colonies en notant de façon précise et rigoureuse les interventions effectuées au rucher. Il se remplit tout au long de la saison. Votre registre d’élevage d’abeille est à conserver pendant au minimum 5 années.

Pourquoi un registre d’élevage d’une ruche est-il Important ?

Suivi de la santé de la ruche :

Un registre précis et détaillé permet de noter les signes de maladie ou de parasites qui pourraient menacer la colonie. Les observations incluent les comportements anormaux des abeilles, les signes de maladies telles que la varroase ou la nosémose, ainsi que les traitements administrés. Il est essentiel de noter les dates des traitements afin d’assurer un suivi efficace.

Optimisation de la production de miel :

En plus du suivi sanitaire, le registre enregistre les périodes de floraison, les récoltes et les types de nectar butinés. Cette information aide l’apiculteur à déterminer quand les abeilles sont les plus actives et à ajuster les récoltes afin de maximiser la production de miel. Les données précises sur les récoltes de miel, y compris le poids, la qualité et la provenance, sont consignées.

Suivi de la croissance de la colonie :

Le registre permet de noter le nombre d’abeilles, de larves et de cellules de miel. Ces données sont cruciales afin de comprendre la croissance de la colonie. Il faut enregistrer les informations sur les essaims créés, les changements dans la taille de la population, les ajouts de cadres, et même les remplacements de reine.

Le registre d’élevage apicole : une obligation légale

En France, il est important de noter que la tenue d’un registre d’élevage apicole n’est pas seulement une bonne pratique. C’est aussi une obligation légale. L’arrêté du 5 juin 2000 fixe les modalités de gestion sanitaire des colonies d’abeilles. Il précise également les éléments obligatoires à faire apparaître sur le registre. Il est essentiel de se conformer à ces réglementations afin d’éviter d’éventuelles sanctions ou amendes.

Sur internet, il est possible de trouver des registres payants ou gratuits. Il n’existe pas de registre d’élevage apicole officiel ou certifié. Seul l’arrêté du 05 juin 2000 présente et liste les éléments obligatoires à faire apparaître sur le registre.

Le registre d’élevage apicole se compose généralement de plusieurs parties notamment:

La fiche synthétique des caractéristiques de l’exploitation

  • Numéro NAPI de l’exploitation
  • Nom et l’adresse de l’exploitation
  • Nom du détenteur et son adresse si elle est différente de celle de l’exploitation
  • Si le détenteur est une personne morale ou s’il s’agit d’une personne physique qui délègue à un tiers la chargede tenir tout ou partie du registre, le (ou les) nom(s) de la (ou des) personne(s) physique(s) chargée(s) de tenirle registre d’élevage, en précisant leurs fonctions et la période pendant laquelle ils ont cette charge
  • Lorsque le propriétaire des animaux n’est pas le détenteur : le nom et l’adresse du propriétaire des animaux
  • Les lieux et constructions de l’exploitation sur lesquels les animaux sont détenus à titre habituel ou occasionnel,par exemple sous forme d’un plan de masse
  • Les espèces et caractéristiques des animaux détenus sur l’exploitation.

La fiche synthétique des données concernant l’encadrement zootechnique, sanitaire et médical de l’exploitation

  • L’espèce animale
  • Le (ou les) type(s) de production
  • La durée et les lieux habituels de détention
  • Le nom et l’adresse du (ou des) vétérinaire(s) au(x)quel(s) est confié le suivi sanitaire régulier des animaux, ainsique le nom et l’adresse du (ou des) vétérinaire(s) sanitaire(s) intervenant, le cas échéant, dans le cadre du suivides maladies réglementées s’il est différent
  • Si le détenteur est adhérent à une organisation de production reconnue, le nom de celle-ci
  • Si le détenteur applique un programme sanitaire d’élevage, le nom de la structure agréée pour ce programme
  • Également, si le détenteur adhère à un organisme à vocation sanitaire (OVS) reconnu, le nom de celui-ci

La fiche synthétique des données relatives aux mouvements des animaux

  • Le classement des déclarations relatives aux ruchers, faites conformément aux dispositions de l’article 12 de l’arrêté du 11 août 1980, et des certificats sanitaires et de provenance, délivrés le cas échéant, au détenteur conformément à l’article 15 du même arrêté
  • Il est conseillé d’indiquer l’emplacement(s) du/des rucher(s), le nombre de ruches, les mouvements des ruches.

La fiche synthétique des données relatives à l’entretien des animaux et aux soins qui leur sont apportés

  • Les résultats d’analyse obtenus en vue d’établir un diagnostic ou d’apprécier la situation sanitaire des animaux ou de l’exploitation
  • Les comptes rendus de visite ou bilans sanitaires établis par tout intervenant
  • Les ordonnances
  • Les bons de livraison ou un renvoi aux factures concernant les médicaments vétérinaires qui ne sont pas soumis à prescription et n’ont pas fait l’objet d’une ordonnance.
  •  L’enregistrement des traitements effectués sur les ruchers avec l’indication :
    • De la nature des médicaments (nom commercial ou à défaut substance(s) active(s)
    • Des ruchers concernés par le traitement
    • La quantité administrée par ruche
    • De la date de début ou de la période de traitement.
      Ces mentions peuvent être remplacées par une référence à l’ordonnance relative au traitement administré si l’ordonnance comporte ces indications.

La fiche synthétique des données relatives aux interventions des vétérinaires

L’apiculteur doit effectuer le classement des résultats d’analyse obtenus en vue d’établir un diagnostic ou d’apprécier la situation sanitaire des abeilles, des comptes rendus de visite ou bilans sanitaires, des ordonnances, ainsi que des prescriptions des agents spécialisés en pathologie apicole.

Les mêmes dispositions s’appliquent pour toute intervention :
– des fonctionnaires et agents qualifiés titulaires ou contractuels relevant de la direction chargée des services vétérinaires du ministère de l’agriculture appartenant aux catégories désignées conformément à l’article L. 311-1 du code rural et intervenant dans les limites prévues par ledit article
– des agents spécialisés en pathologie apicole, habilités par l’autorité administrative compétente et intervenant sous sa responsabilité dans la lutte contre les maladies apiaires.

Le registre d’élevage doit être conservé pendant une durée minimale de cinq ans suivant l’année de prise en compte de la dernière information enregistrée.

Autres Exigences (MAE, etc.) :

Selon les réglementations locales et les engagements spécifiques, d’autres informations peuvent être ajoutées au registre. Par exemple, dans le cadre de Mesures Agro-environnementales (MAE), des données sur les pratiques d’apiculture respectueuses de l’environnement peuvent être nécessaires. Assurez-vous de connaître les exigences spécifiques qui s’appliquent à votre exploitation.

Le registre d’élevage doit être tenu de manière précise et rigoureuse.

Ces informations sont essentielles afin de garantir la santé des abeilles, la qualité du miel, et la conformité aux réglementations. En outre, elles offrent un aperçu de l’ensemble des activités apicoles . Elles permettent ainsi d’ajuster les pratiques en conséquence, afin d’assurer le bien-être des colonies.

Conclusion

La tenue d’un registre d’élevage de ruche est un élément important, en particulier pour se conformer à la réglementation. Cela permet non seulement de maintenir la santé de la colonie, de maximiser la production de miel, mais aussi de suivre les exigences légales de manière détaillée. En investissant du temps dans la tenue de ce registre, les apiculteurs peuvent optimiser leur pratique, contribuer à la préservation des abeilles, et se conformer aux normes réglementaires de manière exhaustive, assurant ainsi la pérennité de leur activité apicole.

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