16 Déc Rassembler deux colonies d’abeilles
Effectuer une réunion de colonies d’abeilles signifie faire cohabiter deux essaims dans une même ruche. Rassembler deux colonies a pour but de renforcer et de préserver vos essaims d’abeilles.
Pourquoi réunir deux colonies d’abeilles ?
Il existe plusieurs raisons qui peuvent conduire un apiculteur à réunir deux colonies d’abeilles :
- Remplacer une reine trop vieille ou déficiente par une jeune reine, après avoir effectué des divisions de ruches ;
- Sauver une colonie qui aurait perdu sa reine ou qui serait devenue bourdonneuse ;
- Renforcer une colonie faible, trop peu populeuse pour passer l’hiver, en la réunissant avec une colonie plus dynamique ;
- Vous avez récupéré deux essaims secondaires et vous souhaitez les réunir par manque de place. (On appelle secondaires les essaims issus d’un essaimage et qui ont alors à leur tête une vieille reine.) ;
- Plus rarement, vous souhaitez réunir deux ruchettes pour favoriser une meilleure production de miel.
Quand rassembler deux colonies d’abeilles ?
Il est préférable d’entrer dans l’hiver avec des colonies d’abeilles fortes ; elles ont beaucoup plus de chances de survivre aux mois froids et stressants que les colonies faibles. Si vous avez une ruche faible, vous pouvez la combiner avec une colonie plus forte.
Si, au cours de la visite, vous remarquez une colonie chétive ou orpheline, dépourvue de reine et donc de couvain, ne la laissez pas dépérir. Ainsi alors condamnées à mourir, les abeilles vont souffrir en vain. Il faut donc la rassembler à une autre.
Matériel nécessaire pour rassembler deux colonies
L’opération ne nécessite pas de matériel particulier.
L’important c’est que les deux colonies soient saines et qu’au moins une d’entre elles ait une jeune reine dynamique.
Moment idéal pour rassembler deux colonies
Les réunions de colonies d’abeilles se passent généralement mieux au printemps pendant les grandes miellées.
Presque tout est permis à cette période, mais en automne par contre, certaines erreurs que l’on peut se permettre en début de saison ne pardonnent pas. Cependant afin que les colonies les plus faibles puissent également passer l’hiver, il est souvent nécessaire de réunir des colonies d’abeilles entre la mi-septembre et la fin octobre.
À cette période, l’apiculteur peut alors bien se rendre compte si la taille de la colonie est suffisante pour passer l’hiver (au moins 5 rayons occupés).
Si les colonies sont réunies durant l’été, il est conseillé de placer une couche de papier journal, ou mieux encore du papier de soie de qualité alimentaire, légèrement humide entre les colonies pour que les abeilles se fraient lentement un chemin à travers en la « grignotant ».
Comment procéder pour rassembler les colonies d’abeilles ?
Mais vous ne pouvez pas simplement transférer les abeilles d’une ruche dans une autre. Si vous procédez de la sorte, tout va dégénérer. Les deux colonies doivent être combinées lentement et de manière à ce que les odeurs de la ruche fusionnent progressivement.
Il est préférable de le faire à la fin de l’été ou au début de l’automne (ce n’est pas une bonne idée de fusionner deux colonies au milieu de la saison active d’essaimage).
La méthode la plus simple et la plus efficace consiste à utiliser une feuille de papier journal.
Le principe consiste à placer une colonie au-dessus d’une autre, séparée uniquement par du papier journal. Les abeilles rongeront le papier et s’uniront, mais cela prendra probablement au moins vingt-quatre heures, le temps que les odeurs de la colonie soient neutralisées et que les abeilles aient eu le temps de se calmer et ne soient plus dans une attitude défensive.
Les ruches à réunir doivent être préparées pendant la journée, lorsque la plupart des abeilles volantes sont éloignées de la ruche, et la réunion proprement dite doit avoir lieu le soir, lorsque tout est calme. La meilleure période de l’année pour réunir les ruches est le début de l’automne, après la récolte de miel. Il est possible de le faire avec des hausses en place, mais elles constituent une complication supplémentaire. Si les deux colonies sont bien pourvues en reines, il faut décider quelle reine conserver.
Les apiculteurs ont parfois tendance à se défiler à ce stade, ne voulant pas tuer une reine peut-être parfaitement bonne, et les deux colonies sont donc réunies, laissant les reines « se battre ». Ce n’est pas une bonne pratique, car bien que la reine la plus forte soit généralement victorieuse, elle est souvent blessée pendant la confrontation.
Il est préférable de trouver et de détruire la reine indésirable avant de réunir les colonies.
Identifiez la plus forte des deux colonies.
Enfumez et ouvrez la colonie la plus faible.
Manipulez les cadres de manière à obtenir un seul corps de ruche profond contenant dix cadres d’abeilles, de couvain et de miel. En d’autres termes, regroupez les abeilles et les dix meilleurs cadres dans une seule ruche profonde. Les « meilleurs » cadres sont ceux qui contiennent le plus de couvain operculé, d’œufs et/ou de miel.
Enfumez et ouvrez la ruche la plus forte.
Puis, retirez les couvercles extérieurs et intérieurs et posez une seule feuille de papier journal sur les barres supérieures. Ensuite, faites une petite fente, ou percez quelques trous dans le papier journal avec un petit clou. Cela permet aux odeurs de la ruche d’aller et venir entre la colonie forte et la colonie faible que vous allez placer sur le dessus.
Enfin, prenez le corps de ruche de la colonie faible (il contient maintenant dix cadres consolidés d’abeilles et de couvain) et placez-le directement sur la ruche de la colonie forte.
Seule la feuille de papier journal perforée sépare les deux colonies.
Ajoutez un nourrisseur de ruche et remplissez-le de sirop de sucre.
Le couvercle extérieur se place sur le dessus du nourrisseur.
Vérifiez la ruche dans une semaine.
Le papier journal aura été rongé, et les deux colonies se seront joyeusement unies en une seule colonie forte.
La reine la plus faible est maintenant de l’histoire ancienne, et il ne reste que la reine la plus forte.
Vous devez maintenant consolider les colonies
Passez en revue tous les cadres, sélectionnez les meilleurs cadres de miel, de pollen et de couvain. Placez-les dans les deux profondeurs inférieures. Les cadres contenant principalement du couvain vont dans la partie inférieure et les cadres contenant principalement du miel vont dans la partie supérieure. Secouez les abeilles des dix cadres excédentaires et placez-les dans les deux fosses inférieures (gardez ces cadres et le troisième corps de ruche comme pièces de rechange).
Rapprochez la colonie à ajouter à proximité immédiate de la ruche receveuse.
Enfumez légèrement les deux. Retirez couvercles et couvre-cadres. Dans la ruche d’accueil, retirez les cadres de cire noirs ou dépourvus d’abeilles ou de miel de manière à constituer un espace dans lequel vous logerez les cadres intéressants de la ruche donneuse : cadres de couvain, cadres de miel ou cadres couverts d’abeilles.
Refermez la ruche d’accueil.
Ne rassemblez jamais deux colonies affaiblies.
Cela ne présente aucun intérêt.
faible + faible = faible, au mieux moyennement faible.
De même, rassembler une ruche peuplée de nombreux faux bourdons à une autre colonie se révèle souvent inutile.
Il est impératif de prendre de nombreuses précautions lors de la réunion de colonie d’abeilles.
Loin d’être une action anodine, l’échec d’une réunion peut entraîner la mort de plusieurs milliers d’abeilles, d’une précieuse reine ou encore la perte pure et simple des deux colonies.
Une colonie de mauvaise qualité devrait toujours être réunie à une colonie de bonne qualité afin de la renforcer et la reine de la colonie médiocre doit absolument être écartée afin que ne subsiste que la reine de bonne qualité.
Il est aussi fortement déconseillé de réunir une colonie que l’on sait malade à une colonie en bonne santé. Une telle réunion ne ferait qu’amplifier la maladie. Mieux vaut isoler la colonie malade, puis la soigner. Il vaut mieux perdre une colonie malade, plutôt que de perdre deux colonies.
De même, il ne faut pas réunir une colonie d’origines inconnue (essaim sauvage par exemple) à une de vos ruches sans l’avoir mise en quarantaine et en observation durant un certain temps. C’est le meilleur moyen de contaminer votre rucher.
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