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PLANTE MELLIFÈRE POUR LES ABEILLES : coquelicot

Le coquelicot : une touche rouge dans les champs

Introduit avec les céréales au Néolithique, le coquelicot marque de ses taches rouges les champs, jachères et bords de chemin.

Port et cycle de vie du coquelicot

C’est une plante annuelle herbacée, hérissée de poils raides.

Appareil végétatif

Les feuilles sont très découpées, souvent avec un lobe terminal plus grand, et elles sont dépourvues de pétiole, ce sont des feuilles sessiles. Le coquelicot laisse couler un latex blanc à odeur peu agréable lorsqu’on le blesse.

Fleurs

Les fleurs du coquelicot sont isolées, portées par des pédoncules à poils hérissés. Les pétales sont enfermés par deux sépales qui forment la coque des boutons floraux. Ils s’ouvrent par leur base et tombent dès l’épanouissement de la corolle, formée de quatre pétales de grande taille (30 à 45 mm), qui restent toujours chiffonnés. Ils sont de couleur rouge écarlate, mais prennent parfois une teinte rosée voire blanche. Un grand nombre d’étamines bleu-noir (plusieurs dizaines) entourent le pistil qui porte à son sommet un disque lobé, orné de 7 à 12 rayons qui sont les stigmates récepteurs des grains de pollen. Le fruit est une capsule qui s’ouvre par des pores d’où s’échappent de nombreuses graines.

Floraison

La floraison du coquelicot varie, étant plus précoce dans le Midi (mars à juin) que dans le Nord (juin à octobre). En moyenne montagne, la floraison est plus courte (juin à août-septembre).

Milieux

Le coquelicot ne supportant pas la concurrence d’autres espèces, on le rencontre toujours en milieux ouverts ou sur sols presque nus : bords de chemins, friches et milieux associés aux moissons. L’emploi d’herbicides les a drastiquement éliminés.

Intérêt apicole du coquelicot

Une récolte uniquement de pollen

Le coquelicot est une plante auto-incompatible : un grain de pollen ne peut pas germer sur le stigmate d’une fleur du même individu. Le transport du pollen, notamment par les abeilles, est nécessaire pour assurer la fécondation croisée entre plantes différentes. Le coquelicot ne produit pas de nectar, mais il récompense les abeilles avec une importante production de pollen.

Comment les abeilles perçoivent-elles les coquelicots ?

La couleur rouge n’est pas perçue par les abeilles. Par contre, les pétales réfléchissent un fort pourcentage de rayons ultraviolets, qui sont un puissant stimulus pour les abeilles. Les taches noires (Papaver hybridum) ou plus foncées (Papaver rhoeas) à la base des pétales réfléchissent beaucoup moins d’UV que le reste du pétale et apparaissent donc contrastées par rapport aux autres zones. Ce ne sont pas des guides nectarifères au sens propre, puisque le coquelicot ne sécrète pas de nectar, mais ils ont un rôle dans le guidage des abeilles vers les étamines, sources de pollen. Ces zones ont également la particularité d’exsuder un parfum plus fort et différent du reste de la plante. Les pavots horticoles comme Papaver somniferum (le pavot à opium !) sont également pollinisés par les abeilles.

Le saviez-vous ?

  • Les bourgeons floraux du coquelicot sont comestibles ! Ils ont une subtile saveur de noisette. Ils peuvent être dégustés en salade, tout comme les jeunes tiges de la plante.
  • Les graines matures du coquelicot, tout comme celles du pavot, sont riches en huiles (jusqu’à 40 %) et servent à la préparation de pains spéciaux ou de délicieuses pâtisseries.
  • Le nom « Papaver » a une origine latine, où « papa » signifie « bouillie ». Autrefois, le latex de coquelicot était ajouté aux bouillies des jeunes enfants pour les aider à s’endormir. En effet, le coquelicot contient des alcaloïdes, tels que la papavérine et la rhoeadine, bien que leur concentration soit faible. Ces substances produisent des effets similaires au latex du pavot (Papaver somniferum), qui contient la morphine, principe actif de l’opium. Les alcaloïdes du coquelicot ont des propriétés légèrement narcotiques, apaisant notamment les maux de ventre.
  • Les fleurs, souvent combinées avec d’autres plantes dans un sirop, étaient également utilisées pour faciliter l’expectoration en cas de bronchite ou de coqueluche. Cependant, à fortes doses, ces composés peuvent être toxiques, et l’usage traditionnel du coquelicot dans la bouillie pour les enfants comportait des risques.

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