12 Déc La vitalité des abeilles en hiver
Survie des colonies en hiver : les couverts fleuris et les habitats naturels boisés améliorent la vitalité des abeilles mellifères
Buzz buzz ! L’hiver peut être une période rude pour nos amies à rayures noires et dorées. Les abeilles mellifères doivent constituer des réserves pour survivre aux mois plus froids. Cependant, avec l’intensification de l’agriculture, la nourriture se fait de plus en plus rare pour ces ouvrières acharnées. Alors, que font les apiculteurs pour aider leurs petites protégées à passer un hiver en forme ?
Les abeilles mellifères et le défi de l’intensification agricole
L’agriculture moderne a apporté de nombreux avantages, mais elle a aussi créé des défis pour les abeilles mellifères. Dans les vastes champs de cultures intensives, la diversité des plantes en fleurs diminue, laissant peu de choix aux abeilles en fin de saison. Or, la constitution de réserves, notamment de miel et de pollen, est cruciale pour la survie des colonies pendant les mois d’hiver.
Face à ce défi, de nombreux apiculteurs adoptent une stratégie astucieuse : positionner leurs ruchers à proximité des rares plantes en fleurs à la fin de l’été et à l’automne.
Le secret des abeilles en meilleure forme
Une étude menée par des chercheurs de l’Inra, en collaboration avec l’Acta et l’Itsap-Institut de l’abeille, a révélé une découverte. Les abeilles proches de couverts en fleurs bénéficient d’un avantage précieux. Elles possèdent plus de réserves énergétiques sous forme de corps gras, indispensables pour affronter l’hiver. Cette réserve de graisse corporelle est essentielle pour maintenir leur température corporelle et leur activité pendant les mois froids.
De plus, leur taux de vitellogénine, un puissant antioxydant, augmente significativement. Cela non seulement favorise leur longévité, mais renforce également les chances de survie hivernale des colonies. En effet, les colonies composées d’individus avec des taux élevés de vitellogénine ont atteint un remarquable taux de survie d’environ 90 %.
La solution : des ressources florales diversifiées même en hiver
La conclusion est claire : pour améliorer la vitalité des abeilles mellifères, il est essentiel de restaurer les ressources florales, en particulier dans les zones de grandes cultures. Les agriculteurs ont un rôle crucial à jouer en implantant des cultures intermédiaires à base de plantes produisant du nectar et du pollen dès le mois de septembre. Parmi ces plantes figurent la moutarde blanche et brune, le trèfle d’Alexandrie, les vesces pourpre et commune, la phacélie, et le tournesol. Cette diversification des sources de nourriture permet aux abeilles de se constituer des réserves plus robustes.
L’effet bénéfique des habitats naturels
Cependant, l’étude a révélé que l’effet le plus significatif sur la vitalité des abeilles provient des milieux naturels, tels que les haies et les lisières forestières. Ces habitats fournissent une variété de ressources florales qui contribuent de manière significative à la santé des colonies. Les abeilles qui fréquentent ces zones riches en biodiversité ont accès à une grande variété de plantes, ce qui diversifie leur régime alimentaire et contribue à leur bonne santé.
En conclusion, cette étude met en lumière le lien crucial entre les ressources florales et la vitalité des abeilles mellifères. Elle souligne l’importance de préserver les habitats naturels en zones agricoles, qui bénéficient non seulement aux abeilles mais également à l’ensemble de notre écosystème. Lorsque ces habitats se raréfient, une gestion appropriée des cultures intermédiaires peut représenter une solution efficace pour concilier les enjeux agronomiques et la protection des abeilles.
En résumé, la nature nous rappelle une fois de plus que tout est connecté, et que la diversité des fleurs et des habitats naturels est la clé de la survie des abeilles mellifères, ces travailleuses infatigables qui font tourner notre monde sucré comme du miel. Alors, continuons à cultiver la beauté et la diversité de la nature pour le bien de nos amies à rayures et pour le nôtre.
RÉFÉRENCE
Alaux C., Allier F., Decourtye A., Odoux J.-F., Tamic T., Chabirand M., Delestra E., Decugis F., Le Conte Y., Henry M. (2017) A ‘landscape physiology’ approach to assess bee health highlights the benefits of floral landscape enrichment and semi-natural habitats. Scientific Reports, 7: 40568.
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