20 Sep Autorisation de mise sur le marché pour le glyphosate
La Commission européenne a été confrontée à une question cruciale le 8 mars 2016 : Comment Monsanto pourrait-il continuer à vendre son herbicide, le Roundup, malgré l’opposition de nombreux pays européens ? Cette situation inédite s’est répétée lors de trois votes successifs pour le renouvellement de l’autorisation de mise sur le marché (AMM) du glyphosate, mettant en lumière un enjeu majeur.
Des tentatives de renouvellement de l’autorisation de mise sur le marché
La Commission européenne a dû reporter les débats faute d’obtenir une majorité qualifiée pour renouveler l’AMM. Malgré une réduction de la proposition d’AMM de 15 ans à seulement 2 ans entre la première et la troisième réunion des représentants des États, aucun consensus favorable n’a été atteint. Les pays européens opposés ou s’abstenant risquent de sceller le sort du glyphosate. Si ces positions demeurent inchangées, l’autorisation des produits contenant du glyphosate expirera fin juin, et la commercialisation de ce pesticide pourrait être interdite en Europe dès le 1er janvier 2017.
Une mobilisation citoyenne et des préoccupations de santé publique
Cette situation a incité les citoyens et les organisations à se mobiliser contre la réautorisation du glyphosate. Bien que le glyphosate ait été classé comme « cancérogène probable » par l’Organisation mondiale de la santé en mars 2015, plusieurs pays européens, dont la France, l’Italie, les Pays-Bas et la Suède, se sont opposés au renouvellement de l’AMM. D’autres États, comme l’Autriche, le Portugal et l’Allemagne, ont choisi de s’abstenir de voter. Toutefois, ces positions ne sont pas définitives, et les discussions restent secrètes, suscitant des inquiétudes parmi les Européens soucieux de leur santé et de l’environnement.
Le glyphosate : un enjeu de poids dans l’industrie agrochimique
Le glyphosate n’est pas un pesticide ordinaire. C’est « l’herbicide le plus utilisé dans le monde. Plusieurs grandes entreprises agrochimiques souhaitent éviter son interdiction.
Des controverses sur la sécurité du glyphosate
Le glyphosate a suscité des controverses quant à sa sécurité. L’Organisation mondiale de la santé l’a classé comme « cancérogène probable ». Mais l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) a conclu qu’il ne présentait pas de risque cancérogène pour l’homme. Cette divergence d’opinions a soulevé des questions sur l’indépendance de l’EFSA et les études sur lesquelles elle s’appuie.
L’apparition de résistances et la nécessité d’alternatives
L’utilisation intensive du glyphosate a entraîné l’apparition de résistances chez de nombreuses plantes, en particulier celles qui poussent à proximité des cultures « Roundup ready », des variétés d’OGM conçues pour tolérer l’herbicide. Les agriculteurs ont été contraints d’augmenter les doses et de multiplier les traitements pour éliminer les adventices devenues résistantes. Actuellement, 31 espèces d’adventices résistantes au glyphosate ont été identifiées.
La voie de l’agroécologie et la recherche de solutions durables
Face à cette impasse technique croissante, il est devenu urgent d’explorer d’autres méthodes de gestion des adventices. L’agroécologie offre un éventail de solutions techniques concrètes pour sortir de la dépendance aux pesticides.
Mise à jour au 29 juin 2016 : Une prolongation de l’autorisation de mise sur le marché en dépit de l’opposition
Malgré l’absence de la majorité requise pour une réautorisation du glyphosate, la Commission européenne a décidé de prolonger l’AMM pour une période de dix-huit mois, en ignorant l’opposition de la France, de Malte et l’abstention de plusieurs États membres. La Commission a justifié cette décision en citant le refus des États membres de « prendre leurs responsabilités ». Cette prolongation vise à attendre l’avis de l’Agence européenne des produits chimiques, qui sera publié au plus tard à la fin de 2017.
Les enjeux persistants et les préoccupations grandissantes
Malgré la prolongation de l’AMM, les enjeux liés au glyphosate persistent. Les préoccupations concernant sa sécurité et son impact sur la santé publique et l’environnement continuent de susciter des débats passionnés. Les voix critiques demeurent actives, exigeant davantage de transparence et d’indépendance dans l’évaluation des pesticides.
La nécessité d’un dialogue ouvert
Face à ces controverses, il est essentiel d’instaurer un dialogue ouvert et constructif entre les parties prenantes. Il s’agit de trouver des solutions qui tiennent compte des besoins agricoles, de la protection de l’environnement et de la santé.
La transition vers une agriculture durable
En fin de compte, cela met en lumière la nécessité urgente de transition vers une agriculture plus durable. Les alternatives à l’utilisation intensive d’herbicides doivent être explorées et mises en œuvre à grande échelle. L’agroécologie offre un cadre prometteur pour une agriculture respectueuse de la biodiversité et de la santé humaine.
Conclusion : Le débat sur le glyphosate, son autorisation de mise sur le marché et ses conséquences, reste d’actualité.
Il illustre la complexité des enjeux liés à l’agriculture moderne et à l’utilisation des pesticides. Cela nous rappelle que la protection de l’environnement et de la santé publique doit être au cœur des décisions politiques. Il nous invite également à réfléchir à des solutions plus durables pour l’avenir de notre agriculture et de notre planète.
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