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Mieux comprendre la fièvre d’essaimage 

L’essaimage est un phénomène naturel qui permet à la colonie de se reproduire et de coloniser de nouveaux territoires. C’est un processus de division en deux populations. En l’espace d’une vingtaine de minutes la reine et environ 2/3 des ouvrières vont quitter la ruche laissant à l’apiculteur une ruche temporairement affaiblie qui mettra plusieurs semaines à s’en remettre.

L’essaimage naturel.

Le premier essaim qui sort de la ruche est appelé essaim primaire, il est toujours accompagné de la vielle reine. Il est généralement suivi, une douzaine de jours après par un essaim secondaire plus petit qui entraine avec lui une reine vierge. Cinq ou six jours après la sortie de l’essaim secondaire peut se produire un essaim tertiaire avec une reine vierge.

 

L’essaimage est un phénomène saisonnier qui a lieu essentiellement au printemps

  Il intervient lorsque plusieurs conditions sont réunies :

Congestion de la chambre à couvain. Lorsque l’élevage du couvain est à son apogée la reine peut pondre jusqu’à 2000 œufs par jours, cela nécessite autant d’alvéoles vides pour y déposer des œufs. La congestion intervient lorsque l’espace disponible dans les cadres n’est plus suffisant pour accueillir la ponte de la reine. On dit communément à cet égard que la cause première de l’essaimage est « une crise du logement »

Manque d’espace en période de miellée. Lors de la miellée une ruche populeuse va stocker le nectar et le pollen dans toutes les cellules disponibles. Le nid à couvain est alors utilisé pour le stockage du nectar contribuant à la congestion de la chambre à couvain.

Déséquilibre entre les jeunes abeilles et les butineuses. Les naissances sont à leur maximum entre mars et mai, ces jeunes abeilles en début de vie occupent l’intérieur de la ruche et encombrent le nid à couvain. Ces jeunes nourrices vont produire en excès de la nourriture de couvain qui va entrainer un élevage royal.

Diminution de l’influence des phéromones royales. Lorsque la reine est âgée elle produit moins de phéromones. Cette diminution d’hormone cumulée avec une population d’abeilles importante entraine une dilution des phéromones dans la ruche. Moins la reine en produit plus les abeilles vont se sentir orphelines stimulant le besoin d’élever une nouvelle reine.

Quelques jours de mauvais temps (vents et / ou pluie), favorise son déclanchement. L’essaimage n’est pas un phénomène soudain, il se prépare sur une période de 7 à 12 jours : c’est la « fièvre d’essaimage ».

Les abeilles se mettent à construire de nombreuses cellules royales gavées de gelée royale dans lesquelles la reine a déposé un œuf.

Certaines espèces d’abeilles, voire certaines souches essaiment plus que d’autres;

 

La « lutte » contre l’essaimage

Cette terminologie que l’on retrouve dans tous les cours apicoles parle d’elle-même. C’est ainsi que depuis 200 ans, nous mettons les abeilles dans des conditions d’existence anormales. Prévenir l’essaimage, synonyme d’intervention contre nature, est présenté comme une règle absolue. Qui ne maîtrise pas l’essaimage est souvent raillé. Et ne pas avoir d’essaims, objectif suprême de beaucoup d’apiculteurs, est considéré comme une distinction. 

Pourtant, à la réflexion, l’essaimage n’est nuisible que pour l’apiculteur et son voisinage mal informé.

La lutte contre l’essaimage implique que la multiplication et le renouvellement des colonies se fassent par la formation de nucléi et l’élevage de reines. 

Avec, en conséquence, des inconvénients majeurs :

  • Les nucléi sont constitués artificiellement, en dehors de toute harmonie avec la population d’abeilles. Ils sont nourris au sucre et souvent formés à une époque de pénurie de pollen. Mais ils présentent l’avantage de s’opérer à la date qui convient à l’apiculteur ;
  • Les nucléi nécessitent généralement un matériel apicole abeilles, couvain et réserves empruntées arbitrairement à plusieurs colonies ;
  • Pour répondre à cette façon de multiplier, l’apiculture a recours à l’élevage en série de reines de sauveté. Or, dans la nature, l’élevage de sauveté est un renouvellement occasionnel, qui ne se fait jamais dans les meilleures conditions ;
  • Le renouvellement de la reine en place par une jeune reine de l’année pratique courante, supposée augmenter la rentabilité oblige les abeilles à rester sur de vieux rayons parfois vecteurs de maladies ;
  • Les caractères de productivité et de douceur sélectionnés depuis un siècle et demi conduisent à une consanguinité certaine, nuisible à long terme à la santé et à la survie de l’espèce ;
  • L’insémination instrumentale, si elle permet d’avoir un contrôle sur l’élément mâle, annihile en quelques générations la génétique acquise par la fécondation naturelle mise en place pendant des siècles d’évolution pour éviter la consanguinité.

Cette organisation génétique naturelle instinctive se caractérise par :

  • La fécondation de la reine en zone géographique de rassemblement des mâles ;
  • La mort du mâle après la copulation ;
  • Le fait qu’en cas de conditions météorologiques défavorables, empêchant la sortie de la reine vierge, la fécondation ne se fera jamais dans ruche alors que des mâles y sont présents.
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