08 Déc Faire détruire un nid de frelon asiatique

La destruction des nids nécessite de connaître la localisation du nid, ce qui représente une difficulté majeure. Pour l’heure, pas d’obligation de destruction à la charge de l’État la réglementation n’est à ce jour pas très contraignant pour l’État en matière de lutte contre les espèces exotiques envahissantes, dont le frelon asiatique fait partie. Ainsi, la Loi Biodiversité de 2016 a introduit dans le Code de l’Environnement un article qui prévoit que dès la constatation de la présence dans le milieu naturel d’une espèce exotique envahissante, l’Etat « peut procéder ou faire procéder à la capture, au prélèvement, à la garde ou à la destruction des spécimens de cette espèce ». 

Donc, nulle obligation de destruction à la charge de l’État. 

Des préfectures se saisissent de la problématique en vertu du Code de l’Environnement, il revient au Préfet de département de mener cette lutte et de préciser, par arrêté préfectoral, les conditions de réalisation des opérations. 

Cet arrêté intervient après avis du conseil scientifique régional du patrimoine naturel. Mais pour le moment, rares sont les préfectures qui se sont saisies de la question. À notre connaissance aujourd’hui, seul le préfet de l’Eure s’est saisi de cette question en publiant début 2019 un arrêté préfectoral. 

Coûts et prise en charge de la destruction d’un nid de frelon asiatique ?

Les coûts de destruction sont extrêmement variables selon l’accessibilité au nid.

une destruction principalement à la charge des propriétaires de terrain

Destruction d’un nid de frelons asiatiques : que dit le Droit ? Le propriétaire d’un arbre situé sur son fonds et dans lequel des frelons asiatiques (ou des guêpes) ont édifié un nid doit procéder, à sa charge, à sa destruction. En cas de location, la loi prévoit un partage du coût : le locataire paye les produits et le bailleur, la main d’œuvre (sauf si le nid préexistait à la signature du contrat de location, auquel cas le bailleur assume seul la destruction). La destruction du nid ne fait pas partie des missions des services d’incendie et de secours qui ne se déplaceront pas sur demande.

En cas d’urgence à détruire le nid, l’intervention peut toutefois être facturée à l’administré. Un maire ne peut pas obliger un propriétaire à détruire un nid de frelons asiatiques car il ne s’agit pas d’un « nuisible » au sens du Code rural. Certaines communes accordent parfois une aide à la destruction. Rarement, mais cela existe, les contrats d’assurance habitation contiennent une prise en charge de la « désinsectisation ». Dans le cas où aucune prise en charge financière ne serait obtenue, il est vivement conseillé de faire appel à une entreprise spécialisée qui a, certes, un coût, mais permettra efficacement de se débarrasser des « indésirables ». En effet, et surtout, le propriétaire du fonds sur lequel le nid se trouve, et qui n’aurait pas été détruit, est susceptible d’engager sa responsabilité civile en cas de piqûre à un tiers. Vigilance donc …

Attention : On ne s’improvise pas désinsectiser !

La destruction d’un nid de frelon asiatique nécessite de prendre quelques précautions en particulier quant à la sécurité des personnes : protection du voisinage, équipement spécifique de l’opérateur contre les piqûres de frelons, formation à l’utilisation d’un biocide et au travail en hauteur.

Faire appel à une personne désignée par l’OVS pour la destruction des nids de frelon asiatique.

Seules des personnes qualifiées et dûment équipées procèdent à cette destruction. Car l’opération présente des dangers qui ne doivent pas être sous-estimés.

Déclarer la présence d’un nid de frelons asiatique à l’Organisme à vocation sanitaire (OVS).

Signaler les nids et les individus observés à l’Inventaire national du patrimoine naturel (INPN) pour aider à suivre son invasion : 

http://inpn.mnhn.fr/espece/signalement/vespa

Le nid est accessible puis-je le détruire moi-même ?

Nous ne mettrons jamais assez en garde les personnes par rapport à la dangerosité même des petits nids. Les frelons sont calmes en absence de toute menace. Mais si on pulvérise un produit ou on essaie de décrocher le nid, on provoque un affolement et une agressivité des frelons.

Il est indispensable d’être équipé d’une combinaison de protection contre les frelons, avec masque, lunettes, gants.

Le frelon asiatique étant diurne, l’opération devra se dérouler à la tombée de la nuit ou au lever du jour. Ainsi la quasi-totalité de la colonie pourra être éliminée.

Les meilleures techniques de destruction actuelles utilisent une perche télescopique injectant l’insecticide.

Il est indispensable ensuite de descendre le nid. Il faut ensuite le brûler pour que les oiseaux ne consomment pas le produit en ingérant les insectes morts.

Si le nid est accessible, il est possible de le détruire sans utiliser d’insecticide. Pour cela, il faut boucher le trou d’entrée avec du coton. Puis il faut mettre le nid dans un sac avant de le détacher et de tuer la colonie par congélation.

Il faut proscrire absolument la destruction mécanique des nids hors d’atteinte (lance à eau, fusil…). Car dans un cas comme cela il est impossible ainsi de détruire toute la colonie. Ce genre de pratique fait aussi courir des risques pour le voisinage et entraîne la reconstruction immédiate d’autres nids à proximité.

La destruction des nids au cours de la journée fait augmenter considérablement les risques d’accident :

Les individus absents du nid ne sont pas tués et deviennent agressifs plusieurs jours durant. Ces frelons sont en mesure de reconstruire rapidement un nid à proximité même si la reine est morte

L’opération d’élimination est difficile voire impossible dans le cas de nids en situation très élevée.

Pourquoi, en hiver, n’est-il plus utile de détruire les nids de frelons asiatiques ?

A l’approche de l’hiver, tous les frelons abandonnent définitivement leur nid. Seules les femelles fondatrices survivent, elles hivernent dans la terre. Ce sont elles qui construiront l’année suivante un nouveau nid, plus ou moins loin du nid d’origine. L’ancien nid ne sera jamais recolonisé.