20 Avr Planter des haies pour les pollinisateurs
Dans un monde où la dégradation de l’environnement et la diminution dramatique des populations d’insectes préoccupent les scientifiques et les défenseurs de la nature, les haies offrent une lueur d’espoir. Ces bandes végétales, souvent négligées, se révèlent être des refuges vitaux. Découvrez l’importance de planter des haies afin d’inverser la rapide dégradation des populations d’insectes, il devient impératif de restaurer des environnements qui leur sont propices. Les haies des jardins se révèlent être des havres de nidification et de ressources florales essentielles pour les pollinisateurs.
Pourquoi privilégier la plantation de haies ?
La communauté scientifique s’accorde sur un constat alarmant : la biodiversité connaît une réduction sans précédent. C’est une menace particulièrement grave qui pèse sur les insectes. Selon une étude de 2019, plus de 30 % des espèces d’insectes sont en danger d’extinction. Cela représente l’une des plus importantes vagues d’extinction depuis la disparition des dinosaures.
Lutter contre la diminution des populations d’insectes
Parmi les pollinisateurs, les coléoptères, les hyménoptères et les lépidoptères sont les plus touchés par ce déclin.
En Allemagne, par exemple, la masse des insectes volants a chuté de 76 % au cours des 27 dernières années dans 63 zones naturelles du pays. La France fait face à une situation similaire, comme en témoigne un rapport du ministère de la Transition écologique de mars 2020, qui indique que les populations d’insectes étudiées entre 2013 et 2018 n’ont montré aucune tendance positive. Les insectes associés aux prairies, landes et fourrés, principalement les papillons, sont les plus touchés par cette diminution.
La réduction des populations d’insectes prive d’autres animaux. C’est le cas notamment les oiseaux, petits mammifères, araignées et même certains papillons. La disparition des populations d’insectes menace ainsi l’équilibre de la biodiversité. Les oiseaux ont déjà subi une réduction de 15 % de leurs populations dans les zones agricoles françaises en quinze ans, en raison de la rareté de leurs sources de nourriture, aggravée par les pratiques de l’agriculture intensive, telles que l’utilisation massive de pesticides et la destruction de leurs habitats naturels (forêts, haies, arbres).
Offrir un abri et de la nourriture aux pollinisateurs
Les insectes nécessitent un environnement riche, comprenant des sols vivants, des plantes florifères à butiner, de la terre et du bois pour la nidification. Certains ont besoin d’une alimentation variée, se nourrissant de différentes fleurs à pollen et nectar, tandis que d’autres sont spécialisés dans une seule espèce de fleur. Par conséquent, une variété de plantes est nécessaire pour répondre à leurs besoins tout au long de l’année.
Les haies, composées de diverses espèces végétales, offrent une grande diversité florale dans un espace restreint. Elles servent également de corridors permettant aux animaux de se déplacer. Un réseau dense de haies peut abriter jusqu’à une centaine d’espèces d’insectes différentes.
La marque « Végétal local »
La plupart des plantes recommandées dans ces guides sont disponibles sous la marque « Végétal local », garantissant leur origine locale sur le marché. Cette initiative, créée en collaboration avec la Fédération des conservatoires botaniques nationaux, l’Association française arbres champêtres et agroforesteries, et l’association Plante & Cité, vise à promouvoir la collecte, la multiplication et la distribution de plantes sauvages provenant de leur milieu naturel d’origine, en fonction des critères biogéographiques des régions. Chaque guide propose également une liste des structures régionales spécialisées dans la collecte, la production et la distribution de ces plantes, avec une expertise terrain à disposition pour des conseils. Pour plus d’informations, visitez vegetal-local.fr.
Conseils pour la création d’une haie idéale pour les pollinisateurs
La composition d’une haie favorable aux pollinisateurs sauvages repose sur quelques principes essentiels qui en font un habitat adapté aux insectes. La diversité des couleurs et des espèces végétales proposées permet de créer des haies plus riches que les murs de conifères souvent utilisés pour délimiter les jardins.
Principe n°1 : Éviter l’utilisation de pesticides et d’engrais chimiques
Les haies contaminées par des pesticides et des engrais chimiques deviennent des pièges mortels pour les pollinisateurs. Il est possible de remplacer ces substances toxiques par des alternatives inoffensives pour les pollinisateurs.
Principe n°2 : Diversifier les espèces végétales
La plantation d’au moins 6 espèces différentes de plantes fournissant du pollen et du nectar, réparties entre les périodes de floraison précoce (mars-avril) et tardive (septembre-octobre), garantit un approvisionnement alimentaire aux pollinisateurs de mars à octobre.
Principe n°3 : Organiser la haie en trois niveaux
La création d’une haie avec trois niveaux différents offre une variété d’abris pour différentes espèces de pollinisateurs et d’autres animaux. Les plantes buissonnantes près du sol constituent le premier niveau, les arbustes forment le niveau intermédiaire, et les arbres atteignent le sommet de la haie.
Principe n°4 : Planter en deux rangs de largeur
Une haie plantée en deux rangs en largeur présente de nombreux avantages pour son développement et sa fonction. Tout d’abord, cette disposition offre une densité végétale adéquate, créant ainsi un écran efficace. Cette densité est cruciale pour offrir aux pollinisateurs et à la faune un abri sûr et des ressources alimentaires nécessaires.
De plus, les haies plantées en deux rangs sont plus résistantes aux éléments naturels, tels que le vent et le gel. Cette robustesse accrue résulte de l’interconnexion des plantes, qui se soutiennent mutuellement et réduisent ainsi le risque de dommages causés par les intempéries. Par conséquent, elles demeurent plus attrayantes et fonctionnelles tout au long de l’année, contribuant ainsi à la stabilité des écosystèmes locaux.
Principe n°5 : Favoriser les espèces locales
Favoriser les espèces locales est une directive cruciale lorsqu’il s’agit de planter des haies. Cette approche consiste à privilégier les plantes indigènes. C’est-à-dire celles qui sont naturellement présentes dans une région donnée, plutôt que des espèces exotiques ou introduites.
Les avantages de favoriser les espèces locales sont nombreux :
- Adaptation à l’environnement :
Les plantes indigènes ont évolué au fil du temps. Elles se sont adaptées aux conditions climatiques, au sol et aux insectes locaux. Elles sont donc mieux adaptées à leur environnement et nécessitent généralement moins d’entretien. - Soutien à la faune locale :
Les plantes indigènes fournissent une source de nourriture et d’abri aux animaux locaux, y compris les pollinisateurs. Elles jouent un rôle clé dans la chaîne alimentaire de l’écosystème local. - Prévention de l’invasion :
L’utilisation d’espèces non indigènes peut entraîner des problèmes d’invasion. Il arrive que ces plantes prennent le dessus sur les espèces locales, perturbant ainsi l’équilibre écologique. - Conservation de la diversité génétique :
En favorisant les espèces locales, on contribue à la préservation de la diversité génétique des plantes. Cela pourrait être crucial pour leur survie à long terme face aux changements climatiques et aux maladies.
Principe n°6 : Créer un réseau de haies interconnectées
En reliant les haies entre elles et à d’autres habitats favorables à la biodiversité, tels que prairies, forêts et cours d’eau, les petits pollinisateurs, capables de voler sur 75 mètres, peuvent se déplacer plus facilement.
Principe n°7 : Protéger la période de nidification
La taille des haies avant le mois de mars permet de ne pas perturber la période de nidification des insectes. De plus, la plantation d’espèces à tiges creuses ou à moelle offre des sites de nidification pour les insectes xylicoles qui nichent dans le bois.
En conclusion, il est impératif d’agir rapidement pour contrer le déclin alarmant des populations d’insectes, essentiels à notre écosystème.
En conclusion, la plantation de haies est cruciale pour sauver les insectes en danger.
Ces écosystèmes offrent un refuge et une source de nourriture essentielle.
Lutter contre les pesticides, diversifier les espèces, et favoriser les plantes locales sont des actions clés.
Créer un réseau de haies interconnectées renforce encore leur efficacité.
Protéger la nidification contribue à préserver ces précieux pollinisateurs.
Agir maintenant pour les haies, c’est agir pour la biodiversité de demain.
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