Le thème de l’apiculture naturelle porte tout débat sur l’apiculture à un tout autre niveau. C’est, à la fois, une approche merveilleuse que nous préférons et souhaitons tous instinctivement, mais aussi une approche qui crée de l’angoisse, surtout lorsque nos abeilles sont confrontées à des défis.
Dans quelle mesure les humains aident-ils nos abeilles ?
L’homme élève des abeilles depuis des milliers d’années. C’est un passe-temps développé et solidement établi pour beaucoup et une activité commerciale pour d’autres. Bien que les abeilles soient confrontées à un avenir incertain, les humains ont trouvé le moyen de leur offrir un environnement qui leur donne au moins une chance de survivre et peut-être même de prospérer.
Et lorsqu’elles y parviennent, nous sourions, nous nous réjouissons, puis nous nous forgeons une opinion sur le succès de « nos méthodes ».
Et pourtant…
Les abeilles existent depuis des millions d’années. Avec succès. Le mutualisme qu’elles partagent avec les fleurs est l’un des plus beaux exemples de coopération dans la nature. La période pendant laquelle l’homme a été activement impliqué dans l’apiculture ne représente rien en comparaison de la durée pendant laquelle les abeilles se sont occupées d’elles-mêmes avec succès.
Tout cela soulève la question suivante : aidons-nous ou nuisons-nous à nos abeilles ?
Ceux qui pratiquent et défendent l’apiculture naturelle pensent que les abeilles sont extrêmement efficaces pour prendre soin d’elles-mêmes par des processus naturels et avec peu (ou pas) d’aide de l’homme. Voyons cela de plus près.
Qu’est-ce que l’apiculture naturelle ?
Il n’existe pas de définition unique et reconnue de l’apiculture naturelle. Mais nous nous contenterons de celle-ci, pour commencer…
L’apiculture naturelle est une approche de l’apiculture qui encourage une manipulation minimale et une approche aussi peu interventionniste que possible.
Il s’agit certes d’une définition assez large.
Comment pratique-t-on l’apiculture naturelle ?
Avec la définition ci-dessus, il est tentant de penser que l’on peut installer une ruche, observe, laisse faire et appeler cela de l’apiculture naturelle. Mais ce n’est pas aussi simple.
L’apiculture sans traitement
La pratique la plus courante mentionnée par les partisans de l’apiculture naturelle est sans doute le désir d’éviter les traitements chimiques pour résoudre les éventuels maladies ou dysfonctionnements de la ruche. Cette pratique est par ailleurs très contestée et vous trouverez facilement des apiculteurs pour et d’autre contre.
Le maintien d’une ruche en bonne santé est un défi complexe et parfois difficile à relever. Les menaces qui pèsent sur nos abeilles comprennent les parasites, les pesticides et bien d’autres choses encore. Mais l’une des menaces les plus répandues est celle des acariens, comme le varroa.
Ceux qui traitent et voient leurs abeilles prospérer deviennent de plus en plus convaincus que leur intervention a fait la différence, même si les abeilles auraient survécu de toute façon. Ceux qui ne traitent pas et perdent leurs abeilles peuvent également arriver à la conclusion que le traitement des abeilles était la meilleure solution après tout.
Soyons clairs : en tant qu’apiculteur, vous serez confronté à la perte d’abeilles. C’est malheureusement une réalité de la vie apicole et même si nous prenons des mesures pour minimiser ces pertes, même les apiculteurs les plus expérimentés perdront des colonies d’abeilles.
L’utilisation de traitements sauvera-t-elle mes abeilles ?
Les apiculteurs qui utilisent des traitements pour combattre la menace des acariens ne sont pas assurés de sauver leurs abeilles. Ces traitements ne constituent pas une garantie.
Donc, si les abeilles risquent de toute façon de disparaître avec les traitements, pourquoi s’en soucier ?
Bien sûr, il s’agit là d’une simplification grossière, mais cette affirmation est étayée par un autre point essentiel : les acariens finissent par développer une résistance aux traitements ! L’utilisation de traitements peut donc être bénéfique à court terme, mais nombreux sont ceux qui les considèrent comme problématiques à long terme.
En règle générale, la perspective de l’apiculture naturelle consiste à laisser la nature suivre son cours et, espérer qu’avec le temps, les abeilles deviennent plus robustes.
L’apiculture sans fondation
Les abeilles font de bons choix ! Nous pouvons essayer de les aider, mais l’histoire nous prouve que les abeilles ont réussi à s’épanouir dans la nature et à perdurer pendant des siècles.
L’un des changements les plus visibles que nous avons apportés, en utilisant des ruches, est de fournir aux abeilles des fondations. La ruche la plus utilisée par les apiculteurs en France est la ruche Dadant. Cette ruche n’est pas adaptée au fonctionnement naturel de l’abeille, dans un premier temps à cause du mode de production (les hausses s’ajoutent en haut, obligeant l’abeille à construire de bas en haut) ; et dans un second temps, à cause de sa très mauvaise ventilation due à l’absence de circulation d’air. De plus, cette régulation entre température et humidité de la ruche est régulièrement perturbée lorsque l’apiculteur intervient dans la ruche, tous les 8 ou 15 jours. L’abeille doit donc – après chaque intervention de l’apiculteur – recommencer un travail de remise en état de la ruche ainsi que la reconstruction d’une enveloppe de propolis protectrice, ce qui engendre une grande perte d’énergie à l’essaim.
Conservation de la diversité génétique et races locales d’abeilles
De nombreux apiculteurs ont tendance à élargir leur collection de ruches en achetant des abeilles auprès d’une source de confiance – un fournisseur d’abeilles qui bénéficie d’une forte recommandation et d’une solide expérience. Ces caractéristiques sont positives et apportent une réelle valeur ajoutée.
Mais il arrive que les apiculteurs achètent des abeilles à l’autre bout du pays, par exemple lorsqu’ils font expédier un paquet d’abeilles par UPS ! En procédant ainsi, on élargit évidemment le choix de fournisseurs, mais il y a un coût potentiellement très élevé – l’adaptabilité locale.
Les abeilles d’origine locale seront plus habituées à l’environnement et, dans certaines situations, cela peut être un facteur décisif pour que vos abeilles survivent aux conditions locales à long terme.
Le cas de la transhumance
Récolte du miel
Mais il arrive que les apiculteurs achètent des abeilles à l’autre bout du pays, par exemple lorsqu’ils font expédier un paquet d’abeilles par UPS ! En procédant ainsi, on élargit évidemment le choix de fournisseurs, mais il y a un coût potentiellement très élevé – l’adaptabilité locale.
Les abeilles d’origine locale seront plus habituées à l’environnement et, dans certaines situations, cela peut être un facteur décisif pour que vos abeilles survivent aux conditions locales à long terme.
