L’emplacement du rucher conditionne grandement le développement des futures colonies. Santé des abeilles, niveau de production, besoins en nourrissement et stress divers sont étroitement liés avec l’environnement proche. Certains apiculteurs n’hésitent pas à affirmer que l’emplacement c’est 70% de l’apiculture. Rien que çà !
I) Assurer l’environnement optimal pour l’emplacement des colonies
Protéger les ruches des conditions climatiques et de leurs aléas
Éviter les zones humides et maîtriser l’humidité dans la ruche :
- incliner la ruche vers l’avant ou préférer installer un plancher grillagé (ou partiellement grillagé) ;
- isoler les ruches du sol ;
- éviter les pneus usagés comme support qui constituent des réserves d’eau favorisant certaines maladies ;
- protéger les ruches contre les risques d’inondation en évitant les zones à risque (fond de vallon, bord de rivière, zone inondable…). Se renseigner en mairie sur l’existence d’un plan de prévention des risques d’inondation.
Protéger les ruches du vent :
- installer les ruches à l’abri des vents dominants en bordure de haie ou en contrebas d’un relief naturel ;
- si besoin maintenir le toit de la ruche par une pierre, ou un système d’attaches.
Préférer une orientation de l’entrée vers le soleil levant.
Optimiser la disposition des ruches
- Disposer les ruches de façon à limiter la dérive des abeilles pour éviter la dissémination des agents pathogènes et un déséquilibre de populations : disposition en courbe, en carré avec les entrées orientées différemment, utilisation de repères naturels ou artificiels colorés ;
- Privilégier un ombrage protégeant des grosses chaleurs d’été mais restant ensoleillé en hiver (par exemple en lisière de bois) et prévoir un toit isolant ;
- Assurer une bonne circulation entre les ruches pour faciliter le travail et le chargement.
Éviter les risques et les conflits
- Éviter les zones à risque de contamination par les métaux lourds : proximité d’industries « polluantes », autoroutes;
- Également, éviter également les zones pouvant entraîner des conflits : proximité d’industries manipulant des produits sucrés (raffinerie, confiserie…), lotissement avec des piscines.
II) S’assurer des ressources suffisantes pour les colonies
Connaître les ressources alimentaires (pollen et nectar) à proximité du rucher
Celles-ci doivent être disponibles pour les colonies pendant tout le temps où elles seront sur l’emplacement, dans un rayon d’environ 2 km :
- en cas de ressources insuffisantes, compléter par un nourrissement de la ruche, mais toujours en l’absence de hausse
- s’informer sur la présence d’autres ruches à proximité.
S’assurer de la disponibilité en eau dans un rayon de 100 m environ du rucher et de sa qualité :
- en absence d’eau, prévoir une petite mare, un réservoir ou un abreuvoir avec de l’eau courante ;
- éviter de placer les abreuvoirs sur les trajectoires de vol ;
- installer des flotteurs ou des pierres affleurant dans l’abreuvoir pour éviter la noyade des abeilles.
Les miellées doivent provenir essentiellement :
- cultures conduites selon les règles de l’agriculture biologique ;
- flore spontanée ou de forêts ;
- cultures traitées au moyen de méthodes ayant une faible incidence sur l’environnement.
Les ruchers doivent être suffisamment éloignés des sources susceptibles de contaminer les produits de la ruche ou de nuire à la santé des abeilles.
III) Respecter la réglementation sur l’implantation des colonies
La loi impose des règles d’implantation des colonies afin de protéger les riverains.
L’apiculteur, en tant que détenteur d’animaux, est responsable des dommages causés par ses colonies.
Consulter les arrêtés préfectoraux ou communaux (se renseigner en mairie) sur l’implantation des ruches mentionnant la distance entre les ruches et :
- la voie publique ;
- les habitations ;
- les établissements à caractère collectif.
Par défaut, appliquer le Code rural :
- ne sont assujetties à aucune prescription de distance les ruches isolées des propriétés voisines ou des chemins publics par un mur, une palissade en planches jointes, une haie vive
- ou sèche, sans solution de continuité ;
- les murs, les palissades en planches jointes, les haies vives ou sèches, sans solution de continuité, doivent avoir une hauteur de deux mètres au-dessus du sol et s’étendre sur au moins deux mètres de chaque côté de la ruche.
S’assurer en responsabilité civile pour les ruches.
IV) Préserver les relations de bon voisinage autour du rucher
- Implanter les ruchers en accord avec le propriétaire du terrain et respecter les termes de l’accord (nombre de colonies, rémunération par exemple). Prévenir avant l’arrivée des ruches.
- S’informer sur la présence d’autres ruches à proximité et éviter d’implanter des ruches à proximité immédiates d’autres ruches déjà en place.
- Privilégier le dialogue avec le voisinage. En particulier travailler en bonne entente avec les agriculteurs voisins.
- Prévenir d’éventuels conflits en étudiant les ressources qui peuvent attirer les abeilles, par exemple l’eau d’une piscine.
- S’informer de passages éventuels de véhicules, animaux de rente, chemins de randonnée, etc. à proximité du rucher.
- Protéger les ruches par une clôture en cas de présence de bétail ou d’animaux sauvages susceptibles de bousculer les ruches.
- Si c’est possible, dans les zones urbanisées intervenir sur les ruches à des moments où le voisinage sera moins dérangé.
V) Assurer l’accessibilité du rucher
Disposer les ruches dans le rucher de façon à faciliter le travail physique de l’apiculteur.
Préférer un emplacement accessible aux véhicules, y compris par temps pluvieux.
Situer autant que possible les ruchers nécessitant de nombreuses visites à proximité du domicile. Conserver un rucher propre, ordonné.
Dégager l’espace autour des ruches pour faciliter les visites et les observations.
Entretenir le rucher en respectant les règles de sécurité, en particulier concernant les incendies. Élaguer les branches mortes des arbres risquant de tomber sur les ruches.
VI). Identifier et déclarer le rucher.
La loi impose l’immatriculation des ruches grâce au numéro d’apiculteur et la déclaration annuelle des emplacements de ruchers.
Immatriculer les ruches avec le numéro d’apiculteur (NAPI) :
des ruches en caractères apparents et indélébiles, d’au moins huit centimètres de hauteur et cinq centimètres de largeur, en ménageant une séparation par un tiret d’un centimètre entre les deux groupes de chiffres ;
lorsque la totalité des ruches est identifiée par le numéro d’immatriculation, la hauteur des lettres peut être limitée à trois centimètres.