Lorsqu’on connait la zone dans laquelle on veut implanter un rucher, on va rechercher un site spécifique qui correspondra au mieux aux besoins des colonies et qui répondra également aux exigences légales, aux prudences liées au voisinage et qui facilite le travail de l’apiculteur. Plusieurs paramètres seront à prendre en compte pour le choix précis de l’implantation ainsi que pour le positionnement des ruches au sein de la parcelle choisie.
Choix du site de l’implantation du rucher
Chez les abeilles, les interactions avec l’environnement sont beaucoup plus nombreuses que chez d’autres animaux. Il faut donc veiller à respecter leurs besoins essentiels sous peine de connaître de nombreux déboires.
L’eau
Si la présence d’un point d’eau à proximité du rucher est importante (surtout au printemps), il faut fuir les sites trop humides comme les fonds de vallée, dans lesquels on retrouve fréquemment des nappes de brouillard matinal.
La lumière
Si l’abeille craint l’humidité, il lui faut par contre de la lumière. De nombreux ouvrages apicoles insistent sur l’orientation à donner au rucher. On parle le plus souvent d’une orientation sud-est qui permet un démarrage plus précoce des colonies. Que retenir de cela ? L’orientation des trous de vol a relativement peu d’importance. L’important n’est pas tant l’orientation que la lumière qui arrive sur la planche d’envol d’une ruche. Une insolation trop importante (rare chez nous) est à éviter. Les abeilles préfèrent des espaces ouverts mais à l’ombre de quelques arbres.
Le vent
Il faut veiller à ce que les ruches ne soient pas trop exposées aux vents (dominants). Ceux-ci sont surtout préjudiciables en hiver ou lors du démarrage printanier. Une ceinture de végétation (haies, arbustes…) à quelques mètres autour des ruches peut créer un microclimat favorable.
La chaleur
Pour choisir un bon emplacement, un petit truc consiste à rechercher les endroits où la neige fond rapidement. Les abeilles placées dans des zones plus chaudes vont se développer plus rapidement au printemps, ce qui est essentiel vu que la saison reste relativement courte dans notre région. Une ou deux semaines de plus peu avoir un impact important sur la production. La chaleur permet de mieux lutter contre certains pathogènes entre autres les mycoses.
La flore
Comme nous l’avons vu dans un chapitre précédent, la flore mellifère doit être diversifiée et abondante pendant toute la période d’activité des abeilles. Un rayon de 300 à 600 m autour du rucher devra contenir assez d’espèces pollinifères pour assurer un bon démarrage des colonies qu’on compte y implanter. Les noisetiers mais surtout les saules marsault, les cornouillers mâles (rares), les fruitiers, y compris les prunelliers, ainsi que la petite flore de début de saison (crocus, jonquilles, perceneige…) constitueront un apport intéressant. Il ne faut surtout pas oublier que c’est la densité générale des colonies qui est importante dans un environnement défini.
L’accessibilité
Lorsqu’on débute, on ne prête que peu d’attention à l’accessibilité du rucher. Pourtant, une fois que le nombre de ruches augmente et que les hausses se remplissent, on est bien content de pouvoir y accéder facilement. C’est d’autant plus important si le rucher est distant du domicile et qu’il faut systématiquement y transporter tout le matériel nécessaire.
Dans le même ordre d’idées, recherchez les terrains plats.
Faire de l’escalade avec une ruche dans les bras relève vite du défi insurmontable. Il est essentiel de pouvoir garder une bonne visibilité lorsqu’on se déplace avec une ruche ou des hausses dans les bras.
Un parcours d’obstacles devient vite dangereux et fatiguant. C’est toujours un plus si l’on dispose d’un espace de rangement du matériel à côté du rucher.
L’optimal est de pouvoir accéder au site avec un véhicule. Sans cela, il faut prévoir des outils de transport tels qu’une brouette à ruches.