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Le miel, aliment des anciennes civilisations

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Quelles que soient les civilisations, le miel est considéré comme une nourriture divine aux propriétés bénéfiques et magiques dont Willy Duhameau a étudié quelques aspects. 

Dans le monde entier, le miel est considéré comme un cadeau de la nature et un symbole de pureté.

Nombreux sont les chants de louanges qui ont été écrits, à travers les temps, vantant le miel et ses bienfaits, dans l’Ancien Testament, le Talmud, le Coran, les Vedas, ainsi que dans le Popol-Vuh, la Bible des Mayas pré- colombiens.

Le miel, un aliment aussi vieux que l’Homme


Dès la Préhistoire et bien avant que nos ancêtres n’apprennent à fabriquer des outils, ils récoltaient déjà le miel pour le consommer. Ils en trouvait dans les troncs d’arbres, sous des roches ou dans des cavernes.

Dans beaucoup de civilisations, l’apiculture a joué un rôle important.

Les anciennes peintures rupestres attestent que l’homme préhistorique recueillait déjà le miel sauvage. La plus ancienne représentation date de la période du Néolithique. On a retrouvé une peinture rupestre datant de 7 000 ans avant Jésus- Christ. Elle a été trouvée sur les parois d’une grotte espagnole de la région de Valence. Elle montre une silhouette humaine pratiquant la récolte du miel. On peut apercevoir en effet des personnages en train de prélever du miel sur des parois rocheuses. Un homme est suspendu à des lianes. Il porte un panier pour recueillir sa récolte. Et il plonge la main dans un tronc d’arbre à la recherche de rayons de miel.

Après ces considérations préhistoriques, envisageons maintenant la période historique.
Tous les peuples de l’Antiquité connaissaient le miel, l’appréciaient et l’utilisaient,

L’utilisation des produits de la ruche au fil des siècles

De tout temps, les abeilles ont fasciné les hommes. Dans beaucoup de civilisations et de croyances, le miel avait une place privilégiée. Il était notamment indissociable des rites et coutumes qui accompagnaient la naissance et la mort.

En Egypte

Ainsi, en Egypte, l’abeille était exploitée dès 2 400 ans avant Jésus-Christ. Il existait certainement un monopole du miel au profit des prêtres et des rois. On réservait alors le miel blanc, le plus pur, au culte des dieux et pour la table royale. Les autres miels servent à la consommation courante. Il était alors largement utilisé comme édulcorant, également comme offrande pour les dieux et ingrédient pour les embaumements.

Il entrait aussi dans la composition de nombreux médicaments et remèdes.

Le Livre de préparation de médicaments du XVIe siècle avant notre ère, encore connu sous le nom de papyrus Ebers, a permis de découvrir une quantité de préparations à base de miel. Ces préparations guérissant toutes les blessures, maladies du tube digestif, des reins, des yeux, etc. Elles se présentaient sous forme de pilules, d’onguents, de décoctions, de pansements, d’emplâtres, de collyres. Ainsi sur 900 remèdes différents, on en note plus de 500 dans lesquels entre le miel.

Les Egyptiens étaient des apiculteurs habiles. Ils déplaçaient leurs paniers le long du Nil au gré des floraisons. Ils préparaient des biscuits au miel en guise d’offrandes à leurs dieux et utilisaient le miel dans de nombreux rituels, par exemple pour embaumer les pharaons.

Grèce et Rome antique

Les tablettes de cire ont été utilisés comme des supports d’écriture effaçables et réutilisables depuis la haute Antiquité et jusqu’au milieu du XIXe siècle. 

Selon la mythologie grecque, Zeus, dieu des apiculteurs, a été nourri dès sa naissance, du lait de la chèvre Amathée et du miel des abeilles du mont Ida. Des offrandes de miel sont déposées au pied de sa statue au sommet de la montagne Hymette. 

Dons célestes, le miel et l’hydromel ont sur l’homme des pouvoirs surnaturels : le miel apporte l’éloquence et est l’inspiration de sages paroles tandis que l’hydromel est la boisson de l’immortalité. 

Selon Pythagore et Démocrite, le miel qu’ils utilisent dans la fabrication de leur pain quotidien leur a apporté longévité et puissance intellectuelle. Tous les enfants grecs sont nourris au « Melikatron », breuvage fortifiant composé de lait et de miel. En Grèce, il figure sur la table des repas les plus simples au plus somptueux. Il est consommé tel quel ou employé pour la fabrication des sauces et des ragoûts. 

Chez les Romains, l’emploi du miel dans la cuisine est aussi d’usage courant.

Au début du repas, on sert le « mulsum », vieux vin miellé; au deuxième service, on propose une tarte au miel chaud d’Espagne et le dessert est soit un rayon de miel, soit des compotes de fruits au miel, soit les « dulcia », délicieuses pâtisseries au miel. 

Un plat particulièrement apprécié à l’époque de Néron est le loir préparé avec une sauce au miel tandis que Horace est friand de l’« ova mellite » ou œufs miellé. 

Martial, poète de la Rome antique, cite dans son recueil d’épigrammes les deux vers ci-après, à propos du pâtissier : 

« Cette main va produire mille friandises de toutes les formes. C’est pour elle uniquement que travaille l’abeille ménagère. »  Il est un fait qu’à cette époque, il entre dans la fabrication de toute la confiserie et d’une grande variété des gâteaux.
Parmi ces pâtisseries, on retiendra : le « libum », gâteau de fleur de farine, de miel, d’œufs et de beurre, servi au dessert. Ce gâteau joue aussi un rôle dans les cérémonies religieuses.

La « spire », sorte de brioche en forme de spirale les « globos », beignets croustillants très appréciés le « placenta », gâteau sacré et des jours de fête le « panis mellitas », le fameux pain d’épice parfumé à la poudre d’anis vert et déjà fabriqué par les Égyptiens, ou encore le « savillum », le plus délicieux des gâteaux romains.  

En Europe

Les druides donnèrent le nom d’Ile-Miel à l’Angleterre. Et Aristote s’est attaché à décrire en détail la vie des abeilles dans son ouvrage Historia Animalum. A Babylone, une coutume vieille de 4 000 ans voulait que, pendant le mois suivant le mariage, le père de la mariée offre à boire à son beau-fils autant d’ hydromel qu’il pouvait. Comme le calendrier était basé sur les cycles lunaires, cette période était appelée le mois du miel, d’où, de nos jours, l’expression lune de miel !
L’Antiquité gréco-latine nous a ensuite transmis cette coutume quelque peu modifiée : à Athènes et à Rome, pendant toute une lunaison, la mère de la mariée apportait chaque matin aux époux une tasse de miel, symbole de douceur.

En France

La mode du pain d’épice atteint son apogée sous le règne de Charles VII, mais elle disparaît sous Henri II. Selon les historiens, Catherine de Médicis avait l’art d’ajouter au pain d’épice, quelques substances spéciales aux effets particulièrement néfastes pour certains dignitaires de la Cour de France. Le pain d’épice reparaît aux XVIIes siècles à un point tel que se crée une corporation des « pains d’épiciers » distincte de celle des pâtissiers.

C’est peut-être l’aliment qui a marqué d’une empreinte aussi profonde la vie des hommes.

Jusqu’à l’avènement des sucres de canne et de betterave, nos ancêtres appréciaient le miel pour son pouvoir sucrant. Ils l’employaient également pour ses propriétés thérapeutiques. De nos jours, on l’utilise toujours en alimentation et en diététique. Mais on ne l’utilise guère plus comme remède populaire. Les produits de la ruche : pollen, propolis, gelée royale, introduits depuis quelques décennies en diététique connaissent un engouement certain. Et bien que concurrencé par le sucre, il reste un aliment hautement apprécié.  

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