Être apiculteur est à la fois une vocation et une profession.
À l’instar des autres secteurs de l’agriculture, l’apiculture offre des défis constants mais néanmoins très intéressants. Pour devenir apiculteur, il est préférable d’avoir un attrait naturel pour les abeilles et pour le travail à l’extérieur. Également, il faut aimer observer. En effet, dans cette profession, la plupart des apiculteurs continuent d’en apprendre sur les abeilles, via leurs observations. D’autres qualités et aptitudes sont toutefois requises pour assurer le succès d’une entreprise.
Esprit d’entrepreneur
Vivre de l’apiculture suppose qu’il faut aussi avoir un esprit d’entrepreneur. Être passionné par les abeilles c’est bien, mais pour pouvoir s’en dégager des revenus tout au long de l’année il faut avoir un buisness plan. C’est-à-dire qu’il faut élaborer un modèle économique. Car il s’agit d’une production qui peut connaître des fluctuations. Il faut également savoir composer avec des risques. Parfois, à cause de la météo ou à cause de certains facteurs environnementaux, le niveau de production peut être faible. Ce sont des aléas et des difficultés que tous les apiculteurs ont vécues. Pour être en mesure de les surmonter, il faut être capable de les prévoir ou de s’ajuster. Surtout, quand on est entrepreneur, il ne pas baisser les bras, et être capable de rebondir.
L’entrepreneur doit nécessairement bien gérer son entreprise, car la continuité de ses opérations en dépend. La gestion des colonies est un élément important, mais non le seul. Ainsi, l’entrepreneur doit savoir planifier toutes sortes d’activités, telles que l’achat d’intrants, la vente des produits et services, les orientations de l’entreprise, etc. Toutes ces décisions ont un impact direct sur le succès de l’entreprise.
Capacité d’observation et d’apprentissage
La capacité de prévoir ou de faire face aux difficultés dépend très souvent de l’attention que l’apiculteur porte à différentes situations. En particulier, il doit bien connaître l’abeille et son comportement, et savoir observer ses colonies pour prévenir des problèmes. À titre d’exemple, l’apiculteur doit porter une attention constante à l’évolution de ses colonies pour prévenir l’essaimage et la progression de maladies afin d’éviter des pertes. Il doit aussi être attentif au choix de bons sites mellifères.
l’apiculture a changé ces dernières années. Les professionnels sont de plus en plus à la merci des parasites et des maladies. L’apiculteur doit pouvoir s’adapter s’il veut rester compétitif.
Capacité physique
L’apiculteur doit aussi avoir une bonne santé physique. Outre les transhumances de ruches, plusieurs opérations se font manuellement et exigent un travail répétitif de levée de charges. À titre d’exemple, une hausse pleine de miel pèse plus de 35 kg. Lors de la récolte, les déplacements avec une telle charge se font habituellement sur de courtes distances, mais exigent tout de même une assez bonne force physique.
Il n’est pas rare que les apiculteurs souffrent de maux de dos. Des positions plus ergonomiques pour le travail dans les ruches, le transport de matériel ou toute autre tâche répétitive sont à préconiser afin de demeurer en santé. L’apiculteur doit par ailleurs être prêt à travailler à la chaleur et dans des conditions météorologiques diverses. Le fait qu’il doive porter une combinaison et un voile accentue l’effort requis lorsqu’il fait chaud. Dans ces circonstances, il est important de bien s’hydrater en buvant régulièrement.
Tempérament calme et minutie
Le travail dans les ruches doit se faire avec douceur et minutie pour éviter de perturber les abeilles. Les personnes nerveuses ou qui effectuent des gestes brusques sont susceptibles d’être davantage piquées. Si l’apiculteur n’est pas méticuleux, des opérations comme l’introduction de reines ou le déplacement de ruches peuvent entraîner des pertes économiques importantes pour l’entreprise.
Tolérance aux piqûres d’abeilles
L’inconvénient le plus reconnu du travail quotidien avec les abeilles concerne les piqûres. Aucun apiculteur n’est insensible aux piqûres d’abeilles, mais la tolérance à la douleur varie d’un individu à l’autre. Le futur apiculteur doit posséder un certain niveau de tolérance, avoir un esprit ouvert et un minimum de détermination, sinon il éprouvera beaucoup de difficultés dans cette production. En règle générale, les apiculteurs établis n’ont plus cette préoccupation en tête. Après quelques semaines de travail et après s’être fait piquer la première année, la plupart acquièrent un certain degré de tolérance et de désensibilisation à l’égard des piqûres. Au début, il est normal d’observer une réaction locale, parfois impressionnante, tel qu’un gonflement et de la démangeaison au niveau des sites des piqûres. Si des difficultés respiratoires surviennent, l’utilisation immédiate de l’autoinjecteur d’épinéphrine (type EpiPenMD) est essentielle, après quoi il faut se rendre à l’hôpital rapidement.
Cependant, les allergies aux piqûres d’abeilles constituent une menace beaucoup plus importante. Une minorité de la population est allergique, mais quiconque est allergique au départ fait face à une difficulté importante s’il veut devenir apiculteur. Il doit en effet éviter cette production tant qu’il est allergique. Il arrive aussi parfois qu’un apiculteur non allergique au départ le devienne avec le temps. Cela ne veut pas dire abandonner la profession, puisque des traitements d’immunothérapie ou de désensibilisation en clinique spécialisée sont disponibles et généralement efficaces.
Acquérir de l’expérience
Après avoir suivi une formation en apiculture et avant de se lancer de façon intensive dans la production apicole, il est recommandé de travailler pour un apiculteur d’expérience ou de commencer avec un nombre restreint de colonies pendant au moins 2 ou 3 ans afin d’apprendre et d’acquérir les compétences liées à la profession. Gérer à temps partiel de 10 à 25 ruches permet d’expérimenter et de réagir à différentes situations, de confirmer son intérêt pour cette production et de mieux saisir la complexité inhérente à la gestion d’un plus grand nombre de colonies.
Le futur apiculteur a aussi l’occasion de se familiariser avec les revenus potentiels qu’il pourrait tirer de ses ruches, sachant toutefois que ses frais d’exploitation sont moindres que ceux d’une exploitation commerciale. En effet, tant qu’il possède un cheptel de petite taille et qu’il respecte les règles de salubrité qu’exige cette production, il peut opérer avec des installations de base et des équipements plus rudimentaires pour l’extraction et le conditionnement du miel ou même recourir au travail à forfait. Il peut aussi se passer d’un camion. Cela réduit les frais d’exploitation qui, pour une entreprise commerciale, sont importants.